Retour Travailler en short ? Il n’y a pas que la météo qui compte

Travailler en short ? Il n’y a pas que la météo qui compte

- Sécurité au travail | Analyse de risques | Équipements de protection individuelle

Expert Patrik Daems

Conseiller en prévention sécurité au travail

Les « vêtements de travail » protègent-ils uniquement contre la saleté et les conditions climatiques, ou aussi contre des risques spécifiques ?

Certains travailleurs ne peuvent pas se contenter de consulter les prévisions météo pour choisir entre short et pantalon de travail. À partir du moment où ils peuvent rencontrer des risques spécifiques sur le lieu de travail, c’est l’analyse de risques qui doit déterminer si le port du short peut être envisagé. « Pour éviter d’être mis devant le fait accompli dès que la température monte, l’employeur a tout intérêt à fixer des règles au préalable », explique Patrik Daems, conseiller en prévention sécurité au travail chez IDEWE.

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« En principe, les vêtements de travail sont destinés à protéger les travailleurs contre la saleté », précise Patrik Daems. « Quand il fait froid, ils peuvent être complétés par un polar et une veste. Quand il fait chaud, le pull peut être remplacé par un t-shirt. Et quand il pleut, une veste imperméable vient s’ajouter à la tenue. Mais cette logique ne tient plus la route lorsque les vêtements de travail doivent aussi protéger les travailleurs contre des risques spécifiques. Pour un pompier, il serait tout simplement impensable de porter un short. Et il en va de même pour les travailleurs qui doivent utiliser une tronçonneuse ou faire des travaux de soudure. Parfois, c’est aussi une question de visibilité : les ouvriers routiers, par exemple, ne peuvent pas choisir librement ce qu’ils portent. »

Que dit l’analyse de risques ?

Au final, c’est l’analyse de risques qui doit déterminer si le pantalon ou le short doit être considéré comme un vêtement de travail. « En cas de risques d’irradiation, de températures extrêmes, de présence de pièces mobiles, l’employeur n’a pas d’autre choix que d’interdire le port du short. Sauf s’il existe d’autres manières de gérer les risques. »

« Par exemple, on peut dire que les ouvriers des services d’entretien des espaces verts ne peuvent pas porter de short parce que le risque de tiques est trop important, à moins que l’employeur ne mette un spray répulsif à leur disposition. Les ouvriers routiers qui font des travaux de nuit sur l’autoroute doivent porter des vêtements de travail de classe 3, qui répondent aux exigences de signalisation. Dans ce genre de cas, il y a de fortes chances pour que le short ne soit pas suffisant, ne serait-ce que parce qu’il n’est pas possible d’y mettre assez de bandes réfléchissantes. »

Ne vous laissez pas mettre devant le fait accompli

« N’attendez pas que le soleil brille et que la température monte pour clarifier les règles en matière d’habillement », conclut Patrik Daems. « Les travailleurs se feront plus facilement à l’idée que le port du short n’est pas envisageable si vous leur en expliquez les raisons d’emblée. Vous pouvez aussi réfléchir à des alternatives. S’il n’est pas possible d’autoriser le short, pensez qu’il existe des pantalons d’été en tissu léger. Imaginez qu’il fasse tout à coup 30 degrés et que tous les travailleurs arrivent sur chantier en tenue estivale. Si vous attendez ce moment-là pour modifier le code vestimentaire, il vous sera plus difficile d’obtenir leur compréhension. » 

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