Travailler en tant qu’étudiant dans l’horeca ou les supermarchés reste possible
Expert Hilde Vanacker
Directrice prévention médicale
Le virus COVID-19 classé comme agent biologique du groupe 3
La directive européenne 2020/739/UE inclut le SARS-CoV-2, ou COVID-19, comme agent biologique du groupe 3. Cela signifierait que dans notre pays, les jeunes ou les étudiants ne seraient pas autorisés à occuper des emplois où ils pourraient entrer en contact avec le virus. « Toutefois, les mesures strictes relatives aux agents du groupe 3, telles que l’interdiction de faire travailler des jeunes, sont uniquement valables dans le cadre d’un travail qui impliquerait d’entrer davantage en contact avec le virus qu’à un autre endroit de la société », déclare Hilde Vanacker, la responsable de la discipline Médecine du travail chez IDEWE.
Les agents du groupe 3 peuvent provoquer une maladie grave chez l’homme et constituer un danger sérieux pour les travailleurs. Il y également un risque de propagation au sein de la population. Il existe généralement des traitements efficaces pour ces agents, mais ils ne sont pas (encore) disponibles pour le SARS-CoV-2, ce qui est également le cas d’autres virus faisant partie de cette catégorie. Étant donné que le Parlement européen a classé le COVID-19 dans le groupe 3, la transposition en droit belge doit avoir lieu le 24 novembre au plus tard. Pour l’instant, la famille des coronavirus appartient toujours au groupe 2 des agents biologiques.
Interdiction du travail des étudiants lorsque le contact avec le virus est inhérent
« Les jeunes et les étudiants jobistes ne peuvent pas être exposés aux agents biologiques des groupes 3 et 4. Toutefois, l’interdiction s’applique uniquement aux jeunes qui ont accepté un travail pour lequel l’exposition au virus est accrue en raison de la nature de ce travail. On peut notamment penser au domaine des prestations de soins. Les étudiants jobistes dans le commerce de détail ou l’horeca n’entrent pas en contact avec le virus en raison de la nature de leur travail, mais parce que le virus peut être présent n’importe où. C’est pourquoi leur travail ne correspond pas à la notion de "travail dangereux". »
« Il existe des exceptions, notamment, pour les jeunes qui doivent faire un stage dans un hôpital, par exemple. En raison de la nature de leur formation, ils doivent apprendre à gérer ce type de risques et connaître les mesures de prévention applicables. »
Appliquer les mesures de prévention générales
Cependant, quel que soit le travail des jeunes, il est important qu'ils appliquent au moins les principes du Guide pour travailler en bonne santé et en toute sécurité pendant et après la crise du coronavirus. Les employeurs doivent par conséquent s’assurer que les jeunes sont bien formés, informés et accompagnés quant à l’application des mesures de prévention en vigueur sur le lieu de travail. Il faut donc maintenir une distance suffisante, appliquer les mesures d'hygiène et, si nécessaire, porter des masques ».
Les travailleurs adultes, qui entrent davantage en contact avec le virus en raison de la nature de leur travail, sont soumis à des mesures de protection spécifiques. Celles-ci comprennent : la surveillance de la santé, les équipements de protection spécifiques (comme les masques de protection respiratoire (ex. : FFP2 ou FFP3), les lunettes anti-éclaboussures, les gants, les tabliers, etc.). Les travailleurs qui exercent une autre profession (horeca, commerce de détail, etc.) pour lequel le risque d’exposition professionnelle n’est pas plus élevé que dans le reste de la société n’entrent pas dans le champ d’application de la nouvelle réglementation sur les agents biologiques.
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