« Le travail sur la résilience : un élément à intégrer durablement tout au long de la carrière »
Expert Hilde De Man
Responsable de la discipline Aspects Psychosociaux
Les effets du stress chronique continuent à peser sur les professionnels de l’aide et des soins
Même si la grande majorité des professionnels de l’aide et des soins sont vaccinés, ils restent nombreux à ressentir les effets du stress chronique. Un an et demi après le début de la crise de la COVID-19, le besoin de soutien psychologique est encore aussi important. « La résilience est donc un élément essentiel à prendre en compte durablement pour tous les employeurs et supérieurs hiérarchiques du secteur », explique Bianca Kints, Segment manager Soins chez IDEWE.
La crise du coronavirus a un impact négatif clair sur la vie de bon nombre de prestataires, comme l’a notamment montré la troisième enquête nationale « Power to Care » menée par Sciensano et la KU Leuven, à laquelle ont participé 951 professionnels du secteur de la santé et du bien-être.
L’enquête Power to Care
Sur le plan personnel, la population étudiée en juin 2021 a déclaré ressentir fréquemment à très fréquemment les symptômes suivants, qui peuvent être la conséquence du stress chronique :
- Fatigue : 54 % des répondants ont obtenu un score de 7 ou plus (en mars 2021 : 59 % ; en décembre 2020 : 56 % ; dans des circonstances normales : 38 %).
- Pression/stress : 45 % des répondants ont obtenu un score de 7 ou plus (en mars 2021 : 51 % ; en décembre 2020 : 51 % ; dans des circonstances normales : 34 %).
- Incapacité à se détendre de manière suffisante : 39 % des répondants ont obtenu un score de 7 ou plus (en mars 2021 : 47 % ; en décembre 2020 : 46 % ; dans des circonstances normales : 27 %).
- Manque de sommeil : 36 % des répondants ont obtenu un score de 7 ou plus (en mars 2021 : 38 % ; en décembre 2020 : 40 % ; dans des circonstances normales : 25 %).
- Troubles de la concentration : 31 % des répondants ont obtenu un score de 7 ou plus (en mars 2021 : 28 % ; en décembre 2020 : 26 % ; dans des circonstances normales : 15 %).
Certains symptômes physiques communément associés au stress chronique se sont également révélés fréquents à très fréquents dans l’enquête du mois de juin, comme les douleurs musculaires et/ou articulaires, les maux de tête, les palpitations cardiaques et les problèmes gastriques.
Le défi 33 jours
« Après 16 mois de crise, les symptômes liés au stress chronique restent fréquents à très fréquents », souligne Bianca Kints. « Bien qu’ils soient vaccinés en très grande majorité, de nombreux prestataires restent inquiets, entre autres en raison du risque de quatrième vague. Cela a un impact négatif sur leur bien-être personnel, ce qui entraîne notamment une augmentation du taux d’absentéisme. Ils sont aussi nombreux à envisager de quitter la profession. Les travailleurs du secteur indiquent clairement avoir un grand besoin de soutien psychosocial dans le contexte professionnel. L’offre développée par IDEWE au cours des derniers mois garde donc toute son utilité. Cela dit, nous pensons qu’il est aussi important d’accompagner les employeurs pour leur permettre de mener une politique adéquate : le travail sur la résilience doit faire durablement partie de la carrière professionnelle des prestataires. Notre défi 33 jours, qui est destiné aux travailleurs, est un premier incitant attractif pour le lancement d’une politique plus large. Il se compose d’une série d’exercices pour sensibiliser les travailleurs au quotidien, le but étant de leur faire prendre conscience qu’il est important de prendre soin de soi pour renforcer sa résilience. »
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SOURCE : Power to Care