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« Nous devons rester à l’affût »

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Expert Patrik Daems

Conseiller en prévention sécurité au travail

Patrik Daems, directeur Prévention non médicale, à propos des 30 ans d’IBEVE

Il y a deux ans à peine, IDEWE soufflait ses 50 bougies. C’est maintenant un autre anniversaire qui arrive : nous fêterons cet automne les 30 ans d’IBEVE. « Depuis la création d’IBEVE en tant que deuxième entité au sein du Groupe IDEWE, nous offrons une gamme complète de services liés à la prévention et au bien-être au travail. C’est une richesse énorme. Pour nos clients, 1 + 1 était égal à plus de 2. Entre-temps, le résultat du calcul est devenu bien supérieur à 3. »

Patrik Daems, directeur niet-medische preventie, over na 30 jaar IBEVE

Avec la création des « services médicaux interentreprises » en 1968, le législateur souhaitait apporter une solution à la demande de médecine du travail. Désormais, les entreprises plus petites pouvaient également protéger leurs travailleurs contre les risques pour la santé. Mais très vite, les pionniers d’IDEWE ont ressenti le besoin d’étendre leurs services. Si IDEWE était capable de gérer les risques pour la santé, pourquoi ne serait-ce pas le cas pour les risques liés à la sécurité ?

« Ce besoin était toutefois beaucoup moins présent dans les grandes entreprises industrielles », explique Patrik Daems, directeur Prévention non médicale chez IDEWE. « À l’époque, ces organisations disposaient déjà de chefs de service pour la sécurité, l’hygiène et l’embellissement (SHE). Il a donc fallu attendre 1989 pour que la directive-cadre européenne relative à la sécurité et à la santé au travail soit publiée. Elle stipulait que les petites entreprises, où l’expertise en matière de sécurité était généralement insuffisante, devaient faire appel à des prestataires de services externes. C’est aussi ce que nous avions observé chez IDEWE. »

Du service de sécurité interentreprises à l’institut pour la sécurité d’entreprise

Het was uiteindelijk 2000 toen de ‘interbedrijfsgeneeskundige diensten’ definitief vervelden tot ‘externe diensten voor preventie en bescherming op het werk’.

Comment cela ?

« Les années qui ont suivi la création d’IDEWE en tant que service médical interentreprises, nous avons été confrontés à de plus en plus de questions qui concernaient directement la sécurité plutôt que la santé. Par conséquent, notre ambition a rapidement été de créer un service de sécurité interentreprises (Interbedrijfsveiligheidsdienst) en complément du service médical interentreprises. Quelques mois avant la publication de la directive européenne, nous avions déjà lancé un nouveau département... baptisé IBEVE. Par analogie avec nos médecins du travail, qui offrent une gamme de services aux petites entreprises, nos collaborateurs en prévention étaient en mesure de reprendre les tâches du service SHE (santé, hygiène, embellissement). C’était le moyen de répondre aux nouvelles technologies et méthodes, qui n’avaient été adoptées jusqu’alors que par les grandes entreprises. »

Mais tout ne s’est pas passé comme prévu ?

Les partenaires sociaux, principalement les syndicats, n’étaient pas favorables à ce qu’un service externe détache un expert en sécurité sans qu’il ne soit rémunéré par l’organisation. C’est pourquoi IBEVE a été transformé en un institut pour la sécurité d’entreprise (Instituut voor bedrijfsveiligheid), dont les tâches principales consistent à soutenir le chef du service SHE et à établir une symbiose avec le service SHE interne.

« Il a fallu attendre 1996 pour la loi sur le bien-être, qui a créé le cadre pour la transposition de la directive européenne dans la législation belge. Deux ans plus tard, les arrêtés d’exécution étaient prêts et c’est finalement en 2000 que les ‘services médicaux interentreprises’ sont devenus définitivement les ‘services externes pour la prévention et la protection au travail’. »

Visionnaire

Wetenschap en onderzoek zijn de basis van preventie.

Plus de 10 ans après la création d’IBEVE...

« Exactement. En 1989, IBEVE a commencé à développer une expertise en matière de sécurité et des outils de prévention. Nous avons continué à bâtir sur cette base. Je pense par exemple à SARIER®, notre méthode d’analyse de risques. L’analyse de risques est à la base de la prévention. C’était et c’est toujours le point de départ de la loi sur le bien-être.

Depuis 2000, les services externes doivent également disposer, outre l’expertise en médecine du travail, d’une expertise interne en matière de sécurité, d’ergonomie et d’aspects psychosociaux, afin de pouvoir ‘décharger’ les employeurs dans tous les sous-domaines du bien-être au travail. Alors que d’autres services de prévention devaient souvent partir de zéro, nous avons pu mettre à profit l’expertise que nous avions développée en interne. On ne peut qu’en conclure que la direction d’IDEWE de l’époque était visionnaire. Cela nous a permis d’avoir une longueur d’avance jusqu’à aujourd’hui. »

Comment a évolué IBEVE ces dernières années ?

« IBEVE est passée d’une organisation autonome à une entité pleinement intégrée au fonctionnement d’IDEWE. Cette complémentarité est unique dans le paysage de la prévention. Au départ, les experts d’IBEVE travaillaient de manière centrale à partir de notre siège à Heverlee, mais ce n’était plus efficace à long terme. Aujourd’hui, ils rejoignent les filiales régionales d’IDEWE, ce qui nous permet de garantir à nos clients un service rapide et une accessibilité optimale. De plus, IBEVE a élargi l’étendue de ses services. Outre le bien-être au travail, nous nous sommes penchés sur d’autres domaines de la prévention, tels que la mise en place de systèmes de gestion pour l’environnement, l’énergie et la durabilité. Nous sommes également devenus une référence en matière de coordination de la sécurité sur les chantiers, d’amiante, de légionelle, etc. »

Que signifient ces services dans la pratique ?

« D’une part, nous veillons à ce que nos clients respectent les obligations légales en matière de prévention et de bien-être. D’autre part, nous créons une valeur ajoutée importante dans ce domaine. Nous sommes constamment à l’affût des nouveaux risques découlant de l’évolution technologique. Pensez par exemple aux batteries pour les vélos et les voitures électriques. De nombreuses organisations sont inquiètes quand ces véhicules utilisent leurs parkings souterrains, alors qu’il existe des cas de combustion spontanée. Comment combattre l’incendie ? Les gaz rejetés sont-ils toxiques ? Qu’en est-il de la responsabilité ? Ou pensez à l’hydrogène vert, par exemple. Il s’agit d’une source d’énergie durable prometteuse, mais qui soulève aussi de nombreuses questions. Ce n’est pas pour rien que l’hydrogène était autrefois appelé ‘gaz inflammable’. Les organisations comptent sur nous pour répondre à toutes ces questions. Ils savent que nous sommes autonomes et non liés à des fournisseurs, et que nous offrons donc des conseils en toute indépendance. »

Retour sur prévention

Ne représentez-vous pas surtout un coût pour les organisations ?

« Travailler sur la prévention implique que vous savez ce qu’elle coûte, mais rarement ce qu’elle apporte. Nous œuvrons à éviter les dommages humains et à protéger l’environnement, des objectifs par définition intangibles et difficiles à mesurer. Appuyer scientifiquement les services et les conseils que nous offrons constitue par conséquent un défi constant. Notre ambition est de montrer noir sur blanc aux employeurs que l’investissement dans la prévention et le bien-être fonctionne et est économiquement intéressant pour une organisation. En tant que service de prévention, nous devons toujours nous efforcer d’obtenir un retour sur prévention. »

Vous y parvenez ?

« De mieux en mieux. À l’heure actuelle, aucun employeur n’est épargné par la ‘guerre des talents’. Aucune organisation ne peut survivre sans une politique solide en matière de personnel, dont le bien-être fait partie intégrante. En outre, le coût croissant de l’absentéisme pour cause de maladie, le vieillissement de la population et les problèmes psychosociaux font que la prévention n’est plus considérée comme un coût, mais comme un moyen de se distinguer en tant qu’employeur. »

Êtes-vous toujours impliqués dans la prise de décisions importantes au niveau de l’entreprise ?

Cela dépend de la culture de l’entreprise. Il y a des organisations où nous ne sommes engagés que pour veiller au respect de la loi. Cependant, de plus en plus d’employeurs se rendent compte que la prévention ne fonctionne que si les conseillers en prévention sont présents sur place et sont impliqués dans les décisions stratégiques importantes au niveau de la direction. En d’autres mots, si ces conseillers peuvent faire le lien entre toutes les parties de l’organisation. »

Rôle social

Avez-vous votre mot à dire sur la politique de l’entreprise, mais aussi sur le travail législatif ?

« Nos experts sont consultés régulièrement. Cela se fait souvent par l’intermédiaire de Co-Prev, l’organisation sectorielle des services externes belges pour la prévention et la protection au travail, ou par l’intermédiaire des associations professionnelles. Mais souvent, nos experts sont également contactés directement. Nous sommes ainsi en première ligne lorsque des lois sont modifiées ou que de nouvelles initiatives sont prises. »

Quels sont les défis pour les 30 prochaines années ?

« La numérisation, l’automatisation, les nouvelles formes de travail, la ‘gig economy’, l’évolution des relations de travail, l’évolution démographique... Le monde change rapidement et nous oblige à rester à l’affût afin de pouvoir anticiper les changements sur le marché du travail et, par conséquent, les risques nouveaux et émergents.

Ces dernières années, nous nous sommes aussi de plus en plus spécialisés dans la législation environnementale et la gestion de l’amiante. En ce qui concerne l’amiante, nous sommes confrontés à des défis très importants. Au niveau fédéral, la gestion de l’amiante et l’assainissement des lieux de travail constituent un sujet sensible en fonction de la santé des travailleurs. La Flandre souhaite également rendre tous les bâtiments publics exempts d’amiante par le biais de plans de suivi de démolition, mais elle travaille en parallèle sur de nouvelles règles qui obligeront les propriétaires de logements privés dont la construction remonte à 2000 ou à une année antérieure à présenter une attestation d’inventaire d’amiante pour le 31 décembre 2031. Si nous, en Flandre, voulons être dans les temps, il est urgent de trouver et de former 500 inventoristes supplémentaires en Flandre. Cela représente un défi de taille. »

Cela signifie-t-il qu’IBEVE sera également actif sur le marché privé ?

« Nous devons nous pencher sur la question, mais nous assumerons quoi qu’il en soit notre rôle social, ne serait-ce que pour aider à contrôler la qualité des inventaires et des analyses d’amiante dans ce nouveau marché. »

Y a-t-il des changements importants ?

« Nous constatons que la tendance à l’externalisation se poursuit. Dans une conjoncture économique défavorable, les organisations auront davantage tendance à externaliser leurs services. Si l’économie tourne, les organisations ne seront pas en mesure de pourvoir leurs postes vacants. Aujourd’hui, nous concluons déjà des accords avec des employeurs qui ne sont plus capables de remplacer leur conseiller en prévention interne. Dans ce cas, nous mettons parfois l’un de nos collaborateurs à la disposition de l’organisation pendant un certain temps afin d’exécuter les tâches requises. Pensez à l’ambition initiale d’IBEVE... La boucle est bouclée après 30 ans. »

« IBEVE est prêt à relever tous ces défis. C’est à nous de prouver à nos clients, jour après jour, que nous pouvons faire plus que les soulager de leurs soucis et que nous représentons une valeur ajoutée importante pour atteindre leurs objectifs commerciaux. Lorsque je songe à l’expertise, à la passion et à l’enthousiasme dont ont fait preuve de nombreux collaborateurs au cours des 30 dernières années, j’envisage l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Nous nous tenons prêts pour les 30 prochaines années ! »

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