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Près de 1 travailleur belge sur 10 est confronté au cyberharcèlement au travail

- Harcèlement moral

Expert Lode Godderis

CEO d'IDEWE

Les victimes de cyberharcèlement se sentent plus souvent épuisées mentalement, moins impliquées et insatisfaites

Près de 1 travailleur belge sur 10 (9 %) est exposé au cyberharcèlement au travail. Le plus souvent, ce phénomène consiste à entraver le travail de la victime en ignorant systématiquement ses e-mails et messages ou en lui empêchant l’accès à certains e-mails et fichiers. C’est ce qui ressort d’une étude menée auprès de 1 001 travailleurs belges par la KU Leuven et IDEWE. Les victimes de cyberharcèlement se sentent plus souvent épuisées mentalement, moins impliquées et insatisfaites.

Pas moins de 9 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles étaient confrontées au moins 2 fois par semaine à du harcèlement sur le plan personnel ou professionnel.

Le cyberharcèlement est un phénomène déjà bien connu chez les jeunes, mais il est également fréquent sur le lieu de travail. Nous entendons par cyberharcèlement tout acte négatif dans les relations de travail qui se produit par le biais de canaux numériques potentiels. Il peut être de nature personnelle (diffuser des rumeurs ou des ragots) ou professionnelle (critiquer publiquement le travail d’autrui sur internet). Une troisième forme de cyberharcèlement au travail est l’ « intrusion » qui consiste notamment à partager sur la toile des informations personnelles d’autrui, telles que des photos.

Pas moins de 9 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles étaient confrontées au moins 2 fois par semaine à du harcèlement sur le plan personnel ou professionnel et qu’elles avaient été victimes d’au moins une intrusion au cours des 6 derniers mois. 

Les formes les plus fréquentes (au moins une fois par mois) de cyberharcèlement au travail sont les suivantes :

  1. Vos e-mails, vos appels téléphoniques ou vos message sont ignorés (32 %)

  2. Quelqu’un retient des e-mails ou fichiers, ce qui rend votre travail difficile (9,6 %)

  3. Votre travail est critiqué publiquement par le biais des outils numériques (8,7 %)

  4. Vos e-mails sont envoyés à des tiers dans le but de vous nuire (8,2 %)

  5. Des rumeurs et des ragots sont répandus à votre sujet par le biais des outils numériques (7,9 %)

  6. Vous êtes insultés, menacé ou intimidés par le biais des outils numériques (6,2 %)

  7. Des remarques répétées sur vous ou votre vie privée sont faites par l’intermédiaire des outils numériques (5,8 %)

  8. Les informations personnelles (photos, etc.) sont publiées en ligne et partagées à travers des messages (5,5 %)

  9. Quelqu’un vous a usurpé votre identité en ligne (5,3 %)

  10. Vos informations personnelles sont piratées et utilisées dans le but de vous nuire (5 %)

L’étude a démontré un lien manifeste entre le cyberharcèlement sur le lieu de travail et plusieurs conséquences négatives. Les victimes de cyberharcèlement se sentent ainsi plus souvent épuisées mentalement, moins impliquées et moins satisfaites au travail et elles ont également davantage tendance à quitter l’entreprise. 

Le Prof. Dr Lode Godderis d’IDEWE et de la KU Leuven déclare à cet égard : « Les conséquences du cyberharcèlement au travail ne sont pas négligeables. C’est la raison pour laquelle j’appelle à adopter une approche rapide, ciblée et constructive afin de contrer ce phénomène. Elle commence par l’élaboration d'une politique de (cyber)harcèlement et d’une communication sur ce que c’est, comment le reconnaître et ce que vous pouvez y faire. Les supérieurs hiérarchiques et les collègues ont aussi un rôle à jouer, par exemple en se montrant attentifs aux signes de harcèlement (en ligne) tels que des médisances, des insultes et des remarques déplacées, et en faisant clairement comprendre qu’ils ne veulent pas être complices de tels actes. » 

Méthodologie

Les victimes de cyberharcèlement se sentent plus souvent épuisées mentalement, moins impliquées et insatisfaites au travail.

En octobre 2018, un questionnaire sur le (cyber)harcèlement a été envoyé à un échantillon représentatif de 5175 travailleurs belges. Le questionnaire a été rempli par 1001 travailleurs issus des 6 secteurs suivants : les autorités, les soins de santé, les services, l’industrie, l’enseignement et le commerce. Des questions sur le harcèlement au travail leur ont été posées au moyen d'un instrument de mesure scientifique (Cyberbullying Acts at Work (ICA-W)). Les travailleurs ont indiqué dans quelle mesure ils avaient été confrontés à des comportements négatifs (en ligne) au travail (par exemple, des propos malveillants à leur sujet) au cours des six derniers mois. Ils ont pu répondre par une des possibilités suivantes : jamais, parfois, une fois par mois, une fois par semaine ou tous les jours.

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