Retour Réintégration des travailleurs : il y a encore des progrès à faire

Réintégration des travailleurs : il y a encore des progrès à faire

- Bonne forme physique | Bien mentalement | Réintégration

Expert Hilde Vanacker

Directrice prévention médicale

L’importance d’une consultation chez le médecin du travail avant de reprendre le travail

Depuis 2017, des textes de loi réglementent la réintégration de travailleurs absents pour cause de maladie de longue durée. L’année passée, IDEWE a réalisé, en qualité de service externe, 2 205 examens de ce type. Selon Lode Godderis, professeur en médecine du travail chez IDEWE, les possibilités d’assistance ne sont pas suffisamment exploitées : « En adressant trop tard les travailleurs au médecin du travail, ces derniers peuvent manquer l’opportunité d’exercer un travail adapté et sont trop souvent licenciés pour des raisons médicales. » Lode Godderis nous fournit de plus amples explications à ce propos : « Plus longtemps les travailleurs sont absents, plus ils angoissent à l’idée de reprendre le travail. Ils se demandent s’ils seront encore capables d’exercer leur fonction et quelle sera la réaction de leurs collègues. L’employeur a les mêmes incertitudes, car les organisations évoluent régulièrement, et il se peut que les travailleurs absents ne parviennent pas à prendre le train en marche. »

Visite volontaire chez le médecin du travail

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La législation en matière de réintégration vise à soutenir la reprise du travail. L’employeur ne peut être à l’origine de l’initiative de réintégration qu’après 4 mois d’absence du travailleur. Le cas échéant, le médecin du travail est dans l’obligation de voir le travailleur, et de fournir sur papier une évaluation dans les 40 jours.

Godewina Mylle, médecin du travail d’IDEWE, explique : « À ce moment, il arrive souvent que nous ne puissions que conclure que le travailleur est dans l’impossibilité d’exercer à nouveau sa fonction. Il est donc important que cette consultation ait lieu plus tôt dans le temps. Nous ne pouvons toutefois pas prendre nous-même cette initiative, et l’employeur ne peut pas non plus obliger le travailleur à la prendre. Il peut néanmoins informer le travailleur de la possibilité de demander volontairement une visite chez le médecin du travail, préalablement à la reprise du travail. »

Le travailleur peut demander directement une visite

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Godewina Mylle poursuit : « Une telle visite ne signifie pas que le processus de réintégration officiel, au sens de la loi relative à la réintégration, est démarré. Le travailleur peut demander une consultation dès qu’il pense qu’il éprouvera des difficultés à réaliser à nouveau ses anciennes tâches. Nous sommes ainsi en mesure de nous mettre immédiatement en quête de solutions au sein de l’entreprise, qui puissent convenir aussi bien au travailleur qu’à l’employeur. Cette possibilité n’est pas encore suffisamment connue, bien que nous observions une évolution positive. Entre 2010 et 2017, le nombre de visites préalables à la reprise du travail a presque été multiplié par cinq, pour atteindre les 24 500. C’est en particulier dans les petites entreprises que cette approche est encore trop peu utilisée. »

Le fait que les travailleurs doivent être tout à fait rétablis avant de pouvoir reprendre le travail repose sur un malentendu.

« L’employeur peut continuer de faire appel au savoir-faire et à l’expertise de son travailleur, ce qui renforce la confiance en soi du travailleur et lui procure un soutien pendant la période de convalescence. Le processus de réintégration vise précisément à rechercher des solutions. Celles-ci peuvent prendre la forme d’une diminution temporaire de la durée de travail, d’une adaptation du poste de travail, d’une révision de l’ensemble des tâches attribuées au travailleur ou de toute autre mesure. »

La réintégration en 2017

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Lode Godderis : « Pour 30 % des 2 205 examens réalisés l’an dernier par IDEWE, le médecin du travail a formulé une proposition pour effectuer un travail adapté ou un autre travail. Chez les patients présentant des troubles musculosquelettiques, cela représentait 38,5 % des cas, et seulement 16,6 % des cas pour les patients atteints de troubles mentaux. 58,6 % des travailleurs ne pouvaient plus travailler chez le même employeur pour des raisons médicales. La plupart des trajets de réintégration (31,9 %) ont été initiés dans les grandes entreprises. »

Si vous souhaitez obtenir des informations spécifiques pour votre entreprise à ce sujet, n’hésitez pas à prendre contact avec votre bureau régional du Groupe IDEWE.

Le nouvel arrêté royal réglementant la réintégration des travailleurs absents pour cause de maladie de longue durée est entré en vigueur le 1er octobre 2022. La nouvelle procédure devrait permettre d’agir plus rapidement et plus efficacement pour le retour au travail des collaborateurs, dans des fonctions adaptées à leurs capacités.
Le nouvel arrêté royal fait suite à une évaluation approfondie du trajet de réintégration (TRI) en place depuis 2016.

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