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« Soyez vigilant à l’égard du technostress et évaluez régulièrement son niveau parmi vos travailleurs. »

- Recherche scientifique | NWOW

Dossier La numérisation à dimension humaine – partie 1

La montée en puissance de l’intelligence artificielle et des autres évolutions technologiques vont grandement simplifier notre travail. Mais la numérisation comporte aussi ses défis. IDEWE a joint ses forces à celles de la KU Leuven pour interroger 1 027 travailleurs salariés et indépendants de Belgique sur leur ressenti face aux facteurs de stress technologique.

Une personne qui souffre de « technostress » ne peut plus réagir sainement à certains changements technologiques. Dans cette première partie de notre dossier « La numérisation à dimension humaine », Tinne Vander Elst, chercheuse chez IDEWE, examine de plus près les différentes formes de « technostress » et les conclusions de notre étude sur le ressenti des personnes interrogées à ce sujet.   

Vous voulez connaître l’impact du technostress sur la perception du travail ? Nous en parlerons dans la partie 2 de ce dossier. Inscrivez-vous à notre bulletin d’information pour rester au courant

Vous trouverez ci-dessous les cinq facteurs de technostress, classés du plus courant au moins courant selon l’enquête : 


1. Techno-incertitude  

DE QUOI S’AGIT-IL ? Le sentiment d’incertitude par rapport au travail et aux rôles en raison de changements et d’évolutions technologiques constants. L’une des conséquences de la techno-incertitude est que les travailleurs se sentent constamment obligés de suivre des formations pour rester au courant de toutes ces nouvelles applications.  

QUE DIT NOTRE ÉTUDE ? 21,6 % des répondants y sont confrontés. Et plus particulièrement dans la tranche d’âge des 55 ans et plus : 27,1 % d’entre eux obtiennent un score élevé en matière de techno-incertitude, contre 13,2 % dans la tranche d’âge des 35 à 44 ans. Il est intéressant de noter que les personnes ayant une formation ou une expérience professionnelle dans l’ICT ne ressentent pas plus ou moins ce facteur de stress que les autres. Nous n’avons pas non plus constaté de différence entre les ouvriers et les employés. Un facteur qui joue bel et bien un rôle est l’environnement de travail ou le secteur : nous constatons ainsi que les répondants ressentent davantage de techno-incertitude dans les environnements de bureau (35,5 %) que dans les soins (18,2 %) et dans l’enseignement (13,7 %). 

2. Techno-complexité 

DE QUOI S’AGIT-IL ? Le sentiment que le travail est soudainement devenu beaucoup plus difficile en raison des nouvelles technologies et qu’en tant que travailleur, vous ne disposez pas (plus) des compétences technologiques suffisantes pour accomplir votre travail de manière optimale.  

QUE DIT NOTRE ÉTUDE ? 14,1 % des répondants en souffrent parfois. Pour ce facteur de stress aussi, la tranche d’âge des 55 ans et plus obtient le score le plus élevé (20,8 %). Ce chiffre est de 3,7 % pour les répondants âgés de 25 à 34 ans, de 10,6 % pour ceux âgés de 35 à 44 ans et de 11,7 % pour ceux âgés de 45 à 54 ans. Les répondants ayant une formation ICT sont (sans surprise) moins confrontés à la techno-complexité (7,4 %) que les autres participants (15,1 %). 

3. Techno-surcharge 

DE QUOI S’AGIT-IL ? Le sentiment que la technologie oblige les collaborateurs à travailler plus, plus rapidement et plus longtemps.  

QUE DIT NOTRE ÉTUDE ? 13,7 % des répondants signalent ce facteur de technostress. Contrairement à la techno-incertitude et à la techno-complexité, l’âge n’est pas un facteur lié à la techno-surcharge. Il en va de même pour le secteur et une formation ou une expérience professionnelle dans l’ICT, ce qui est assez frappant étant donné que les collaborateurs ICT sont précisément ceux qui utilisent le plus la technologie au cours de leur travail.  

4. Techno-invasion 

DE QUOI S’AGIT-IL ? Le sentiment de pouvoir être contacté à tout moment et de devoir être constamment lié au travail par les technologies, ce qui brouille la frontière entre le travail et la vie privée. 

QUE DIT NOTRE ÉTUDE ? 5,1 % des répondants ressentent de la techno-invasion. Alors qu’il reste beaucoup à faire pour préserver l’équilibre travail-vie privée et pour le droit à la déconnexion, la techno-invasion semble être le deuxième facteur de stress le moins fréquemment ressenti. En outre, ce facteur de stress est plus ou moins le même dans tous les secteurs et pour tous les âges. 

L’essor du travail hybride a évidemment aussi un impact sur la manière dont nous traitons la technologie et en particulier la techno-invasion. Dans notre dossier précédent sur le travail hybride, vous pouvez découvrir comment faire en sorte que les outils ICT stimulent le travail hybride au lieu de l’entraver

« Étant donné la montée en puissance de l’intelligence artificielle, il est important de garder un œil sur le sentiment de techno-insécurité parmi les travailleurs. » 

5. Techno-insécurité 

DE QUOI S’AGIT-IL ? Ce facteur de technostress décrit la situation dans laquelle l’évolution rapide de la technologie fait que les utilisateurs se sentent menacés : ils craignent que la technologie (ou un collègue compétent dans le domaine) ne finisse par prendre leur travail. 

QUE DIT NOTRE ÉTUDE ? D’après notre étude, la techno-insécurité reste pour l’instant la moins fréquente (2,6 %), y compris dans le secteur de l’ICT. C’est assez surprenant, compte tenu de l’essor récent de l’intelligence artificielle. Étant donné la montée en puissance de l’IA, nous pensons que ce chiffre pourrait augmenter considérablement à l’avenir, et ce facteur de technostress est très important à surveiller en tant qu’employeur, en particulier si vous prenez des mesures importantes pour implémenter l’IA. En ce qui concerne la techno-insécurité, nous constatons également que dans le secteur des autorités, une proportion nettement plus élevée de répondants (5,8 %) obtiennent un score élevé, contre 1,0 % dans le secteur des soins, par exemple.  

En bref, la technologie n’entraîne pas seulement le progrès, mais aussi un certain nombre de points d’attention. Si plusieurs facteurs de technostress sont ressentis en même temps, cela peut provoquer une anxiété considérable.  En tant qu’employeur, soyez donc suffisamment vigilant à cet égard et évaluez régulièrement le niveau de technostress parmi vos travailleurs. 
 

Nous vous expliquerons dans la partie 3 de ce dossier ce que vous pouvez faire en tant qu’employeur pour réduire ou éviter le technostress. Inscrivez-vous à notre bulletin d’information pour rester au courant. 

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